Quand j’ai commencé à enseigner le Wing Chun il y a 4 ans, j’avais l’intention de le faire pendant six mois, et ensuite, décider si oui ou non j’aimais assez ça pour continuer. Mon père a commencé la première école de Wing Chun à Montréal en 1978. Il était une figure très bien connu au sein la communauté chinoise. Je trouvais que j’avais de grands souliers à chausser, et je n’avais aucun intérêt à essayer de le faire. Un jour, après que mon père soit décédé, un de ses anciens élèves est venu nous rendre visite au Gwoon où je m’entraînais et me dit: «Vous savez, votre père n’était pas aussi attaché qu'il semblait l'être à l’idée que vous appreniez le Wing Chun. Il espérait simplement que vous trouviez quelque chose que vous aimez et que vous y alliez jusqu’au bout.» En entendant ces mots, j’ai senti la pression s’envoler de mes épaules. Ces mots m’ont permis une sorte de renaissance en Wing Chun. Ils m’ont permis de m’entraîner à mon rythme et d'explorer sans aucune attente. Puis, quelque chose de merveilleux s’est produit : plus je m’entraînais, plus j’aimais ça et plus je m’y suis dédié. En parallèle, j’avais toujours su depuis mon enfance que je voulais dédier ma vie à inspirer, motiver et aider les gens à cheminer vers leur plein potentiel. Cependant, je n’aurait jamais deviné que je le ferais à travers l’enseignement du Wing Chun. Aujourd'hui, je me sens honoré et privilégié d'avoir cette opportunité. Je suis très heureux d’avoir la capacité d’être une force positive dans la vie des gens. J’ai non seulement la chance de faire ce que j'aime, mais aussi de le faire avec des gens extraordinaires comme vous. Je vous remercie d’avoir fait le saut, de votre capacité à reconnaître la valeur de mon enseignement, et de votre courage et votre capacité à agir. Merci de votre engagement envers vous-mêmes et de contribuer à l’évolution des uns et des autres. Vous m’inspirez à continuer d’enseigner et à être le meilleur Sifu que je puisse être. Mon souhait pour vous tous est que vous puissiez trouver quelque chose que vous aimez, que vous définissiez le succès pour vous-mêmes, et que vous y alliez jusqu’au bout. Et, que vous vous souviendrez des leçons que vous apprenez en Wing Chun pour qu’elles puissent vous servir à chaque étape. Aujourd'hui, nous célébrons chacun de nous. Du plus ancien au plus jeune, je suis heureux de vous avoir parmi nous. Joyeux quatrième anniversaire! Cordialement, Sifu Gary Ma Pour les gens qui pratiquent un art martial depuis quelques temps, se faire poser cette question peut nous prendre par surprise. Elle m'a certainement pris par surprise, à l'âge de vingt ans, quand j'ai repris mon entraînement en Wing Chun de manière assidue. À ce moment là, la meilleure réponse qui me venait à l'esprit était : « ...Parce que j'aime ça. » Après quelques années, cette réponse a commencé à me sembler une raison insatisfaisante. C'est alors que j'ai commencé à vraiment me questionner à ce sujet.
Je trouvais ça un peu farfelu de me poser cette question. Est-ce qu'on questionne celui qui aime jouer du piano pourquoi il aime ça? Celui qui aime peinturer pourquoi il fait de la peinture? Ou le coureur qui aime courir pourquoi il court? Pour ma part, la réponse était non. J'ai réalisé que mon insatisfaction envers ma réponse simple venait du fait que l'activité que j'aime tant est un système de combat, que le combat c'est violent, et que la violence, dans notre société, c'est mal vu. Ensuite, j'ai commencé à me poser d'autres questions tels que : « Si j'aime pratiquer un art martial, est-ce que ça veut dire que j'aime la violence? » et « Est-ce possible d'aimer pratiquer un art martial sans aimer la violence? » J'ai remarqué que ce sont surtout les gens qui ne sont pas de nature agressive qui trouvent difficile de verbaliser ce qui les attire vers les arts martiaux. J'ai aussi remarqué que les pratiquants d'arts martiaux traditionnels de très haut niveau sont souvent, aussi, les gens les plus gentils, amiables, et courtois que je connaisse. On ne peut pas nier que les arts martiaux ont été inventés pour la survie et le combat il y a plusieurs siècles. Cependant, si un art martial comme le Wing Chun continue de se répandre après 350 ans d'existence, dans nos temps modernes de haute technologie, il faut croire que le Wing Chun est plus qu'une simple activité physique et plus qu'un système de combat. Les raisons pour lesquelles les gens décident de pratiquer les arts martiaux sont nombreuses. Ça pourrait être soit pour apprendre à se défendre, pour la discipline, la confiance, la connaissance de soi; soit comme simple activité physique, pour gérer son stresse, pour sortir de sa bulle, pour la confrérie, etc. Il est très probable que la raison pour laquelle un élève commence la pratique du Kung Fu ne soit plus la même pour laquelle il continue de poursuivre son entraînement. Les raisons ont tendance à évoluer avec chaque élève. Savoir se défendre c'est important. On n'est jamais aussi heureux de savoir se défendre que lorsqu'on en a besoin. Heureusement, dans la société dans laquelle on vit, ce n'est plus simplement pour la survie que les gens continuent de pratiquer les arts martiaux traditionnels. Alors pourquoi les gens continuent-ils de pratiquer un art martial traditionnel mois après mois et année après année? Parce que c'est le moyen le plus efficace de cheminer à la découverte et à l'amélioration de soi et d'autrui. Avec les années, j'ai découvert que le Wing Chun réussissait à me satisfaire à tous les niveaux: physique, mental, intellectuel, et spirituel. Il est vrai que le Wing Chun est un système de combat, et que le combat est violent et dangereux. Par contre, si on comparait le pratiquant d'arts martiaux au conducteur d'automobile, il est évident que le conducteur d'automobile est plus dangereux que le pratiquant d'arts martiaux. Lorsque j'embarque dans une voiture, je mets ma ceinture de sécurité. Pas parce que j'ai l'intention de m'en servir, mais au cas où j’en aurais besoin. Lorsque j'embarque dans une voiture, ce n'est pas pour mettre une ceinture de sécurité, mais pour me rendre aux endroits où la voiture peut me mener. Essayer d'expliquer à quelqu'un les bénéfices que la pratique d'un art martial a pu m'apporter après tant d'années serait au mieux l'équivalent du « doigt qui pointe vers la lune ». C’est seulement en faisant l'expérience pour vous-même que vous pourrez trouver la répondre à cette question. Aujourd'hui, si vous me demandiez pourquoi je pratique toujours le Wing Chun, la réponse courte serait : « Parce que j'aime ça! » Sifu Gary Ma |
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Novembre 2016
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