Un voyage de 10 000 lieues commencé par un souffle
Né dans le monde du Wing Chun
Mon cheminement en Wing Chun a commencé le jour où je suis né. Je suis né à l’hôpital Ming Oi à Hong Kong dans le quartier de Kowloon. Ce jour là, je suis né dans une famille à la fois biologique et de kung-fu. En 1978, mon père, Ma Ping, avait établi la toute première école de Wing Chun au Québec à Montréal. Quelques mois après ma naissance, ma mère, ma sœur et moi avions ensuite pris l'avion pour venir le rejoindre.
Je me souviens encore vaguement de mes premières leçons à l'âge de 3 ou 4 ans. Ce fut mes premières explorations de la petite idée (Siu Lim Tao). Aussi, bien gravée dans ma mémoire est ce beau parfum d'encens qui remplissait l'escalier, et qui nous envoloppait de plus en plus avec chaque marche. Le plus haut que je montais, le plus que je tirais ma mère par la main pour tenter d'aller plus vite. J'avais toujours tellement hâte d'arriver au Gwoon à mon père. À cette époque, le Gwoon se situait directement au-dessus du studio de danse Arthur Murray sur la rue Queen Mary. J'aimais tellement passer du temps dans son école.
Lorsque j'avais 5 ans, mes parents se sont divorcés. C'est alors que le Wing Chun fut moins présent dans ma vie. Heureusement, j'ai eu la chance de le redécouvrir plus tard à travers des élèves à mon père, pendant ma pré-adolescence, et encore, au début de l'âge adulte.
Au début de l'année 1999, mon père m'a demandé en conversation téléphonique si je voulais apprendre le système complet du Wing Chun. À cette époque, je ne l'avais pas vu depuis plus de dix ans. Alors bien sûr, j'ai dit oui. Dès que je lui ai répondu, il a dit qu'il prendrait l'avion de Hong Kong la semaine suivante pour venir m'enseigner. Il savait qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps en raison de son état de santé. Il y avait un réel sentiment d'urgence dans sa voix. Cependant, quelques jours plus tard, il m'a appelé pour me dire qu'il reportait son voyage jusqu'à la prochaine semaine. Et ainsi de suite, semaine après semaine, sans me donner aucune raison. Des années plus tard, j'ai appris qu'il faisait ça parce qu'il suivait les conseils d'un élève qui lui disait de ne pas prendre l'avion dans son état.
Quelques mois et conversations téléphoniques après qu'il ait d'abord dit qu'il viendrait me voir, il s'est éteint. Cette journée-là, le souhait que mon père avait d'enseigner le Wing Chun à son fils unique et le souhait que j’avais de revoir mon père ont tous deux disparu en un même instant. J'étais dévasté. Dans les semaines qui ont suivi, j'ai conclu que plus jamais je n'envisagerais l'idée d'apprendre le Wing Chun.
Je me souviens encore vaguement de mes premières leçons à l'âge de 3 ou 4 ans. Ce fut mes premières explorations de la petite idée (Siu Lim Tao). Aussi, bien gravée dans ma mémoire est ce beau parfum d'encens qui remplissait l'escalier, et qui nous envoloppait de plus en plus avec chaque marche. Le plus haut que je montais, le plus que je tirais ma mère par la main pour tenter d'aller plus vite. J'avais toujours tellement hâte d'arriver au Gwoon à mon père. À cette époque, le Gwoon se situait directement au-dessus du studio de danse Arthur Murray sur la rue Queen Mary. J'aimais tellement passer du temps dans son école.
Lorsque j'avais 5 ans, mes parents se sont divorcés. C'est alors que le Wing Chun fut moins présent dans ma vie. Heureusement, j'ai eu la chance de le redécouvrir plus tard à travers des élèves à mon père, pendant ma pré-adolescence, et encore, au début de l'âge adulte.
Au début de l'année 1999, mon père m'a demandé en conversation téléphonique si je voulais apprendre le système complet du Wing Chun. À cette époque, je ne l'avais pas vu depuis plus de dix ans. Alors bien sûr, j'ai dit oui. Dès que je lui ai répondu, il a dit qu'il prendrait l'avion de Hong Kong la semaine suivante pour venir m'enseigner. Il savait qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps en raison de son état de santé. Il y avait un réel sentiment d'urgence dans sa voix. Cependant, quelques jours plus tard, il m'a appelé pour me dire qu'il reportait son voyage jusqu'à la prochaine semaine. Et ainsi de suite, semaine après semaine, sans me donner aucune raison. Des années plus tard, j'ai appris qu'il faisait ça parce qu'il suivait les conseils d'un élève qui lui disait de ne pas prendre l'avion dans son état.
Quelques mois et conversations téléphoniques après qu'il ait d'abord dit qu'il viendrait me voir, il s'est éteint. Cette journée-là, le souhait que mon père avait d'enseigner le Wing Chun à son fils unique et le souhait que j’avais de revoir mon père ont tous deux disparu en un même instant. J'étais dévasté. Dans les semaines qui ont suivi, j'ai conclu que plus jamais je n'envisagerais l'idée d'apprendre le Wing Chun.
Un bond dans le présent
Tout au long des années passées avec Sifu, j'ai eu le privilège d'apprendre et de partager avec des gens incroyables. J'ai eu l'occasion de voyager à Hong Kong et à Foshan avec Sifu et de rencontrer d’autres grands sifus de la communauté internationale de Wing Chun. J’ai aussi réussi à découvrir mon individualité parmi ce collectif extraordinaire.
Mon histoire en Wing Chun se poursuit et j'en suis heureux. Quand je repense à mon passé, je me rends compte que toutes ces coïncidences étaient des signes de l'univers qui essayait de me montrer le chemin à suivre. Je suis heureux d’avoir enfin compris et d’avoir permis au Wing Chun de faire partie de ma vie. Cet art me donne les qualités, la force et le courage nécessaire d'explorer et de développer d'autres aspects de la personne que je suis et de celle que j’aimerais devenir.
L'un des derniers voeux à mon père était de m'enseigner le Wing Chun lui-même. Bien que son souhait ne se sera jamais réalisé, je suis certain qu'il serait très fier de moi aujourd'hui. Il serait aussi très reconnaissant envers mon Sifu, tout comme je le suis.
Mon histoire en Wing Chun se poursuit et j'en suis heureux. Quand je repense à mon passé, je me rends compte que toutes ces coïncidences étaient des signes de l'univers qui essayait de me montrer le chemin à suivre. Je suis heureux d’avoir enfin compris et d’avoir permis au Wing Chun de faire partie de ma vie. Cet art me donne les qualités, la force et le courage nécessaire d'explorer et de développer d'autres aspects de la personne que je suis et de celle que j’aimerais devenir.
L'un des derniers voeux à mon père était de m'enseigner le Wing Chun lui-même. Bien que son souhait ne se sera jamais réalisé, je suis certain qu'il serait très fier de moi aujourd'hui. Il serait aussi très reconnaissant envers mon Sifu, tout comme je le suis.